Le Secret de la maison au bord du lac by Jude Bayton

Auteur:Jude Bayton [Jude Bayton]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Historical Gothic
Éditeur: Auto-Édité
Publié: 2022-08-30T22:00:00+00:00

XVIII

Mon corps tremblait encore. Je m’assis au chaud dans un bureau et je serrai entre mes mains tremblantes un verre de cognac. À côté de moi, sur le canapé, Lady Mountjoy regardait attentivement mon visage, ses doux yeux bruns emplis de compassion.

— Comment vous sentez-vous, ma chère ?

Demanda-t-elle calmement.

Je laissai échapper un souffle.

— Je ne saurais dire ! Cela semble irréel, Lady Mountjoy.

— Louisa, s’il vous plaît.

Elle toucha mon bras pour me rassurer.

— Comment Marabelle a-t-elle pu tomber de là-haut ? Mon esprit tourbillonnait. Pour quelle raison cette femme s’était-elle rendue à l’étage, dans les quartiers privés de la famille ?

— Je ne sais pas, Jillian.

Répondit Louisa.

...C’est au gendarme d’élucider cela. Victor et Perry sont là-haut avec lui en ce moment-même.

Je terminai le cognac et posai le verre vide sur une table d’appoint.

— Je crois que je me sens mieux, maintenant. Je souhaiterais voir mon oncle, si cela ne vous ennuie pas.

Je me levai, et elle me suivit.

...Merci beaucoup d’avoir pris soin de moi, Louisa. Je crois que je vais rentrer chez moi à présent.

Nous quittâmes le bureau et trouvâmes la salle de réception vide. Alors que nous approchions du grand vestibule, Oncle Jasper me rejoignit et me prit dans ses bras. Je sentis mes yeux se remplir de larmes et fis tout pour les retenir. Ce n’était ni le moment ni l’endroit pour laisser mes émotions se déchaîner.

— Pouvons-nous prendre congé ?

Oncle Jasper hocha gravement la tête.

Quand la calèche des Mountjoy arriva chez nous, je me sentis heureuse comme jamais d’être à la maison. J’étais épuisée. Oncle Jasper insista pour que Madame Stackpoole m’emmène directement à l’intérieur pendant qu’il aidait le valet de pied à décharger les objets utilisés pour sa conférence.

J’étais déjà au lit quand Oncle Jasper monta à l’étage. Il frappa à la porte de ma chambre et je le fis entrer. Ma lampe à gaz brûlait encore et j’étais assise, avec, sur les genoux, un livre que je n’avais pas ouvert.

— Est-ce que ça va, ma chère Jilly ? As-tu besoin de quelque chose ?

Je secouai la tête.

— Ça va aller, mon oncle. Ça a été un choc de la voir…

J’entendis ma voix vaciller et déglutis difficilement.

...En vérité, il n’y avait aucune amitié entre nous, mais elle ne méritait pas de mourir d’une manière aussi affreuse.

— Tu as raison, ma chérie. Mais tu ne dois pas t’y attarder, car cela ne ferait que te causer du chagrin. En tant que membre de la famille LaVelle, tu peux être sûre que Victor ira au fond des choses. C’est leur problème, Jilly, pas le tien. Essaie de le chasser de ton esprit ce soir, car le repos est important après un choc violent. Tu seras capable de réfléchir plus clairement demain matin. Je te souhaite une bonne nuit.

Il me fit un pâle sourire, embrassa le sommet de ma tête et quitta la pièce. Je restai immobile, mais je voulais que mon esprit s’arrête de penser. Je pouvais sentir l’effet du cognac sur mon organisme, qui commençait à calmer mes nerfs, alors j’éteignis ma lampe et plongeai sous ma couette.

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